décembre 5, 2016
Concours, Réalisations
Projet et réalisation de l’agrandissement et de la restructuration de la faculté des sciences au Mail à Neuchâtel
Projet issu d’un concours à 2 degrés dont il a obtenu le 1 er prix en 1986.
Réalisation 1991-2001
Ce projet a été réalisé dans le cadre du consortium d’architectes Unimail, regroupant Gérard Corti, Pierre Meystre et Eric Ryser.
Les bâtiments universitaires du Mail sont implantés à l’Est de la ville de Neuchâtel. Ils occupent l’emplacement d’un ancien pénitencier dont certaines parties sont encore bien visibles, malgré les transformations et agrandissements qui se sont succédés durant plusieurs décennies.
Le terrain, au pied de la colline du Bois du Fou, forme un replat dominant le lac et jouit d’une vue panoramique sur les Alpes.
Celui-ci demandait de doubler la surface de la Faculté des sciences, tout en laissant en activité les instituts durant toute la durée du chantier.
A l’exclusion du bâtiment directorial de l’ancien pénitencier, implanté en bordure de la rue Emile Argand, et de l’Institut de chimie au Nord-Est de la parcelle, toutes les constructions existantes pouvaient être démolies, ou réaménagées et agrandies.
L’exiguïté relative du site, ainsi que les difficultés liées au maintien des activités des instituts, constituaient pour les architectes des contraintes importantes.
Après réflexion, le choix des concepteurs s’est porté sur un parti linéaire, composé schématiquement de deux longs corps de bâtiments parallèles, orientés d’Est en Ouest. Celui implanté au Sud est interrompu, en son centre par l’ancien bâtiment directorial, véritable prétexte de la composition. Des passerelles de liaisons ainsi que le noyau central relient le tout. L’implantation de l’animalerie, dans le prolongement de l’aile Nord-Est, et sur le même plan que l’Institut de chimie, unifie le site universitaire du Mail.
Ce parti architectural s’identifie à la ville de Neuchâtel, dont il est la retranscription urbanistique. En effet, sur un axe Nord-Sud, formant la colonne vertébrale de la composition, se connectent quatre ailes se développant linéairement d’Est en Ouest.
Au-delà de ces considérations urbanistiques, ce parti maintenait les activités des instituts durant toute la durée du chantier, et, de plus, permettait une réalisation en quatre étapes successives. D’autre part, l’implantation du nouveau complexe universitaire en quatre ailes connectées sur un corps de liaison centrale engendre une structure dans laquelle sont organisées dans l’axe Nord-Sud toutes les fonctions à caractère exceptionnel, tel que le bâtiment de tête, au Sud, avec son rôle d’accueil et de centre administratif, puis au milieu, le noyau central, avec le restaurant universitaire et au Nord, formant parvis et marquise de l’une des deux entrées principales, les auditoires. Les quatre ailes, quant à elles regroupent la structure modulaire dans laquelle se situent toutes les salles de cours, de travaux pratiques, les laboratoires et aux extrémités, les bureaux des professeurs et assistants.
Le langage architectural du complexe se veut réducteur, l’enveloppe en pierre continue sur le pourtour des quatre ailes engendre la lecture d’un bâtiment unique, déchiré en son centre par l’espace des cours. Le traitement des façades de ces dernières, en acier inoxydable, par la sobriété du matériau, accentue encore cette volonté de recherche d’unité unificatrice. La colonnade de la façade Sud poursuit, quant à elle, le concept de l’enveloppe tout en créant un accrochage du bâtiment sur le bord de la pente, ainsi qu’un filtre canalisant la vue sur le lac.
De plus la colonnade, surmontée d’un brise-soleil placé au même niveau que la corniche de l’ancien bâtiment, marque la prépondérance de ce dernier sur les ailes, tout comme dans une œuvre de Palladio où la hiérarchie de la symétrie triadique ramène toujours la composition vers le centre, véritable moteur de la composition.